Quelques mots pour aller dans le sens de ces amendements, dont celui présenté par Brigitte Kuster au nom de nos collègues ultramarins. On ne peut pas comparer la situation de la France continentale avec la situation ultramarine. Ce n'est pas la citoyenneté qui est en cause : nous sommes tous des citoyens de la République. Mais dans les faits, les contraintes sont très différentes, de même que les éléments de géographie physique et les statuts juridiques. Bien sûr qu'il y a des différences entre Bretons et Normands, comme entre Savoyards et Aveyronnais ou tout autre partie du territoire continental, mais tous vivent sous le même statut : communes, départements, régions… Rien à voir avec « les » outre-mer – car si nous utilisons le pluriel, c'est bien qu'il y a des statuts différents : département, collectivité sui generis, collectivité d'outre-mer, certaines aspirant peut-être à l'indépendance comme le montre le référendum néo-calédonien qui se tiendra dans quelques semaines. Au regard d'une telle diversité, comparaison n'est pas raison.
Et puis, en termes de superficie, ces territoires n'ont rien à voir avec ceux du continent. J'ai déjà évoqué la Polynésie, dont la zone économique exclusive représente plus de 5 millions de kilomètres carrés : c'est la superficie de l'Europe ! La Guyane est grande comme l'Autriche ou le Portugal ! Cela n'a rien à voir avec la taille de nos départements, y compris de nos îles de Méditerranée.
Les outre-mer, c'est aussi 80 % de la biodiversité française, donc une chance pour nous.
Par conséquent, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, je comprends que vous refusiez un système de quotas, fléchage ou je ne sais quoi pour les autres catégories, mais justement : il ne faut pas mettre les Ultramarins dans une catégorie ! Ils ne sont pas à part, mais porteurs d'une diversité si importante qu'elle ne peut se résumer aux règles habituelles de nomination. Nous devons trouver une formulation permettant d'assurer la représentation de leur diversité parce que les outre-mer constituent notre richesse collective. Le CESE étant le lieu du débat public, il faut que celui-ci puisse être riche de l'ensemble des continents où la France est ô combien présente.