Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les membres du Gouvernement, chers collègues, je souhaite, dans un premier temps, monsieur le Premier ministre, au nom de mon groupe, vous adresser nos sincères félicitations pour votre nomination comme Premier ministre de la France. Nous vous souhaitons, dans l'intérêt de notre pays et de nos concitoyens, une pleine réussite.
Mon propos s'articulera autour des trois idées fortes qui ont présidé à la création de notre groupe parlementaire composé d'élus de la droite et du centre : d'abord, le souhait d'être constructif, ensuite, la liberté de penser, enfin, le discours de la vérité.
De tous les actes politiques, le plus complet est effectivement d'abord celui de construire. Le progrès ne peut pas être hémiplégique : essayons, dès lors, de construire tous ensemble un présent dont nous serons fiers demain.
Benjamin Disraeli disait :« Nul gouvernement ne peut être longtemps solide sans une redoutable opposition ». Cette opposition doit donc être respectée – ce que l'on oublie parfois quand il y a une majorité très large – mais elle doit aussi, pour être profitable au pays, être intelligente.
Je pense comme contre-exemple à ceux qui se sont toujours opposés aux réformes des retraites. Où en serions-nous aujourd'hui si nous les avions écoutés ? Je pense aussi, bien entendu, à ceux qui se sont opposés avec une rare violence dans cet hémicycle à la loi Veil sur l'avortement.
Avec le recul, on voit bien que l'opposition systématique, arrogante et ne se complaisant que dans des rapports de force, est absurde et même dangereuse : rien n'est en effet plus rare que le discernement dans la négation. Être toujours négatif, suspicieux et méprisant n'est pas et n'a jamais été un moteur de progrès ! Les tenants d'une opposition de principe devraient d'ailleurs méditer cette pensée selon laquelle toute vérité franchit en général trois étapes : elle est d'abord ridiculisée, puis fait l'objet d'une vive opposition, et, enfin, est considérée comme ayant toujours été une évidence.
Dans notre groupe parlementaire, qui se veut un laboratoire de la nouvelle politique, nous avons le privilège, particulièrement rare, de ne pas, ou plutôt de ne plus, être enfermés dans des carcans partisans.
D'ailleurs, au-delà d'un groupe parlementaire, ce qui nous réunit chez les Constructifs, c'est un état d'esprit : celui de ne pas raisonner de façon archaïque dans un monde qui bouge vite. Nous ne sommes pas des idéologues. Forts de nos expériences locales – denrées devenues plus rares dans l'hémicycle –, nous sommes des pragmatiques, qui considérons qu'une bonne idée, juste et efficace, d'où qu'elle vienne, n'a pas d'odeur, et qu'elle doit tout simplement être mise en oeuvre !