La semaine dernière, le groupe japonais Bridgestone a annoncé la fermeture de son usine de pneus de Béthune dans les Hauts-de-France : 863 salariés en CDI sont menacés par cette annonce, ainsi qu'une centaine de sous-traitants – un vrai carnage social. Cette casse sociale n'est qu'un énième exemple de la désindustrialisation dangereuse de notre pays : au nom d'une logique économique plus que douteuse, certains groupes industriels n'hésitent désormais plus à s'essuyer les pieds sur les vies de milliers de salariés et de leurs familles en pensant que, du jour au lendemain, on peut prendre les aides financières reçues et partir.
Il est temps de siffler la fin de la récréation, car la crise sanitaire n'excuse pas tout. Plusieurs groupes, dont Bridgestone, comptent invoquer le contexte sanitaire pour justifier des destructions d'emplois, alors même qu'ils prévoyaient cette opération depuis plusieurs mois. C'est tout simplement inacceptable !
Le président de la région des Hauts-de-France a été le premier à réagir et à exiger des alternatives à la décision de Bridgestone. Monsieur le Premier ministre, êtes-vous sincèrement décidé à lui emboîter le pas ? Devant la menace de suppression de ces milliers d'emplois, nous devons tous nous réunir, indépendamment de nos différends politiques, pour engager un véritable bras de fer et aller plus loin que la loi Florange.
Êtes-vous prêt à aller plus loin, à interroger notre modèle de soutien économique et à exiger des gages de la part de ces groupes lorsqu'un site ferme sans autre raison que leur intérêt financier ou une délocalisation organisée ? Depuis 2008, Bridgestone a touché plus de 4,4 millions d'euros d'aides publiques. Êtes-vous prêt à nous présenter une loi plus coercitive…