Cet amendement, que je défends au nom de Nicole Sanquer, propose la création d'un programme prioritaire de recherche sur les anomalies génétiques qui pourraient être induites par l'exposition à la radioactivité des essais nucléaires français en Polynésie française. Il s'agit d'actionner tous les leviers de la recherche scientifique pour mieux appréhender et ainsi mieux prévenir les impacts de la fréquence élevée de troubles envahissants du développement – TED – chez les enfants, et l'existence d'effets transgénérationnels radio-induits chez les descendants des vétérans des essais nucléaires.
N'oublions pas qu'entre 1966 et 1996, ce ne sont pas moins de 193 essais aériens ou souterrains qui ont été effectués en Polynésie française. Cet amendement s'inspire du rapport sur l'amélioration de l'indemnisation des victimes des essais nucléaires, remis au Premier ministre le 20 novembre 2018. Un programme de recherche permettrait de faire la lumière sur l'existence ou non d'une corrélation entre ces anomalies génétiques et la radioactivité induite par les essais nucléaires en Polynésie française.
Mes chers collègues, je vous rappelle que, le 11 avril 2019, nous avons voté le projet de loi organique portant modification du statut d'autonomie de la Polynésie française, en y intégrant la disposition suivante : « La République reconnaît la mise à contribution de la Polynésie française pour la construction de la capacité de la dissuasion nucléaire et la défense de la nation. » Par l'adoption de cet amendement, le message serait donné que nous passons des belles formules aux actes.