Intervention de Frédérique Vidal

Séance en hémicycle du mardi 22 septembre 2020 à 15h00
Programmation de la recherche — Article 1er et rapport annexé

Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

Merci de me donner l'occasion de m'exprimer sur le centre Science et médias. En réalité, dans plusieurs universités, il existe déjà de petites structures, créées à la demande de médias, d'enseignants-chercheurs ou de chercheurs, et visant à mettre des experts – défendant parfois des thèses contraires – à disposition des journalistes qui, lorsqu'ils s'interrogent sur certains sujets, ont besoin d'avoir accès à ces ressources. Certaines structures travaillent par exemple sur les sciences participatives, sensibilisent des jeunes enfants à la protection du littoral, recueillent ainsi des données, etc.

À l'heure actuelle, ces centres ne sont pas financés : l'engagement des enseignants-chercheurs y est totalement bénévole et ne donne lieu à aucune reconnaissance durant la carrière. Or, comme vous le savez, le Gouvernement souhaite faire en sorte que tout ce qui concourt à la science – la production de connaissances comme leur diffusion vers les étudiants et la société – soit reconnu.

L'objectif n'est nullement de créer un centre à l'anglaise, modèle qui peut effectivement poser question, comme en témoigne l'article publié aujourd'hui dans Le Monde, mais bien de faire confiance à la communauté scientifique et de lui donner une visibilité pour améliorer ses relations avec la société et les médias. En vérité, cela se pratique beaucoup en province, où, contrairement à la région parisienne, les journalistes qui cherchent des experts n'ont pas forcément accès aux quelques personnes qui forment la liste des habitués des plateaux télévisés.

L'objectif est donc de financer le futur centre Science et médias, constitué en réalité d'une multitude de petits centres qui fonctionneront en réseau. Lors de la création d'Universcience, la question s'était posée de créer un unique centre en région parisienne ou, au contraire, plusieurs petites structures. À titre personnel, pour avoir beaucoup travaillé sur ces questions, j'étais à l'époque favorable à cette multitude de petits centres, car il me semble important de donner accès à la science partout sur le territoire.

C'est tout l'objet du projet annoncé dans le rapport annexé. Le travail devra évidemment se poursuivre avec les établissements qui se sont déjà engagés dans cette voie et avec les médias. Comme le soulignait le rapporteur, nous examinerons en outre prochainement des amendements et sous-amendements visant à favoriser un rapprochement avec l'audiovisuel public.

Pour ce qui est des financements, rassurez-vous : ils viendront bien de l'État. Et s'agissant de l'indépendance, je peux vous garantir que je suis très attachée à la liberté académique.

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