Notre collègue de la majorité s'est montré très enthousiaste en présentant cette loi de programmation comme une révolution. Peut-être devra-t-il le dire plus fort car les enseignants et les chercheurs, mobilisés encore hier, ne semblent pas partager cette vision. Le CESE a lui-même critiqué le texte. Tout cela pose un problème de crédibilité, d'autant, madame la ministre, que vous avez supprimé des crédits à votre arrivée en 2017. « L'effort de redressement des comptes publics du ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation portera sur 180 millions de crédits de paiement » était-il écrit à l'époque dans un communiqué de votre ministère.
S'agissant de la revalorisation des salaires, soulignons que les 92 millions prévus servent à aligner les cotisations salariales et à compenser la disparition de la retraite additionnelle.
Par ailleurs, vous ne mettez pas fin au processus de précarisation, sur lequel l'ensemble des acteurs concernés vous alerte. Il n'est qu'à voir le dispositif des chaires de professeur junior et les CDI de mission. Vous prévoyez même 15 000 contractuels supplémentaires.
Dans ces conditions, vous comprendrez nos doutes sur ce projet de loi de programmation, qui est bien en deçà de ce qui serait nécessaire en matière de moyens. Les orientations que vous avez retenues ne nous paraissent ni aller dans le sens de l'intérêt général ni être à la hauteur des enjeux majeurs auxquels nous devons faire face.