Nous avons en commun, madame la ministre, le souci de l'analyse critique, du contrôle et de l'évaluation. Or le ministère de l'éducation nationale ne peut pas s'auto-contrôler ou s'auto-évaluer : le contrôle et l'évaluation supposent une certaine distance. C'est du reste ce que demande la Cour des comptes. Au lieu de multiplier les instances, appuyons-nous sur celles qui existent déjà et donnons-leur une compétence supplémentaire. J'entends bien que vous souhaitez renforcer l'attractivité des métiers de la médecine scolaire. Cependant, la question n'est pas celle de l'éventuelle mise à mal de l'attractivité de tel ou tel métier de l'éducation nationale, mais celle de la politique de santé.
Une des questions fondamentales de la santé publique est de savoir ce qui se passe au sein de l'éducation nationale. Ce n'est pas seulement le médecin de santé publique que je suis qui vous l'affirme, mais l'Académie de médecine, la Cour des comptes, l'ensemble des observateurs qui examinent ce qui se passe dans l'institution qui a les plus grandes difficultés pour mener une politique coordonnée et de ce fait plus efficace. C'est ce à quoi cet observatoire pourrait contribuer si on élargissait ses compétences afin qu'il ait une approche globale de la santé publique. Je regrette que cet enjeu majeur pour nos jeunes ait du mal à être entendu.