Plus que jamais, lorsqu'on se rend à un spectacle, on accomplit un acte de résistance contre le virus, alors que les métiers qui font vivre la culture – régisseurs, administrateurs, prestataires événementiels, acteurs et bien d'autres encore – sont à bout de souffle. Au total, plus de 350 000 personnes paient la facture des incohérences gouvernementales.
Car comment comprendre qu'il soit plus dangereux de se rendre dans une salle de spectacle qui applique des règles sanitaires strictes que d'être entassé deux fois par jour dans les transports en commun ? Comment comprendre que les organisateurs soient tenus pour seuls responsables là où la position gouvernementale a fait l'objet de tant de revirements successifs et alors que certains ministres rejettent toute responsabilité ? Comment comprendre qu'il soit plus facile d'interdire que de contrôler et de sanctionner ? Ces incompréhensions suscitent une frustration et une colère bien légitimes qui ne se limitent pas d'ailleurs au seul monde du spectacle mais s'étendent aussi aux professionnels des salles de sport, des bars et des établissements de nuit – qui ont d'ailleurs manifesté devant l'Assemblée.