Monsieur, le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, alors que chacun attendait une déclaration du Président de la République sur l'attentat de vendredi à Paris, la conférence de presse qu'il a tenue dimanche depuis l'Élysée sur la situation du Liban avait un mauvais air de déjà-vu : la dernière fois qu'un président français a parlé d'un pays en utilisant de tels mots – ce peuple s'en souvient encore – , il s'agissait de la Libye…
L'ingérence dont fait preuve le Président de la République est insupportable et humiliante pour le peuple libanais. N'est-il pas assez mature pour être souverain et choisir lui-même un gouvernement ?
Les députés communistes s'interrogent : pourquoi imposer un ultimatum ? pourquoi parler de trahison avec tant de légèreté quand la situation est aussi complexe ? pourquoi balayer tous les partis politiques, particulièrement le Hezbollah, du plan de reconstruction ? Nous n'avons pas de sympathie particulière pour ce parti, mais il ne nous appartient pas, ni au Président de la République, ni à aucun Français, de dire aux Libanais qui ils doivent élire.
Si tous les partis politiques sont exclus du futur gouvernement libanais, celui-ci sera-t-il choisi par Macron, Netanyahou et Trump ? Est-ce à eux d'écrire le programme de réforme ?
Qu'aurions-nous dit si un chef d'État étranger était intervenu en pleine crise des gilets jaunes pour demander la démission de notre président, dans une France fracturée, dirigée par un gouvernement impopulaire ?