J'ai déjà évoqué, en commission spéciale, les risques que fait peser cette disposition sur la pérennité de nos forêts, notamment en Guyane. L'ONF compte 9 000 agents, dont seuls 90 sont affectés en Guyane ; pourtant, cet organisme gère 4,7 millions d'hectares en France hexagonale, contre près de 6 millions en Guyane – je vous laisse calculer le ratio… Chacun peut en déduire que la forêt guyanaise, extraordinairement riche par sa biodiversité, est laissée pour compte.
Aller vers cette espèce de privatisation, c'est prendre le risque de voir diminuer encore très sévèrement le nombre d'agents affectés à la préservation de la forêt guyanaise, avec tous les dangers que l'on peut imaginer.
J'ai aussi dit, en commission spéciale, que ce territoire est gangrené par l'orpaillage illégal, contre lequel l'État se bat, mais avec des résultats qui ne sont pas du tout à la hauteur de nos espérances.
Cette disposition constitue un très mauvais signal envoyé à la Guyane et à tous les agents forestiers qui considèrent que la préservation de la forêt, en vue d'en faire une ressource durable, doit passer par un renforcement des métiers du service public. Vous prenez le chemin inverse, et c'est pourquoi nous réclamons la suppression de cet article.