Nous nous donnons en quelque sorte pour vocation de produire du sucre que nous vendrions aux autres, sans tenir aucun compte des conditions dans lesquelles nous assurons cette production et ces exportations. Vous rappelez-vous, chers collègues, comment, l'une après l'autre, sont mortes les productions agricoles qui semblaient autrefois absolument, invariablement présentes sur notre sol – comment la culture de la canne s'est effondrée dès qu'on a ouvert le marché de la canne à sucre ? Maintenant, on a ouvert le marché de la betterave !
Chaque fois que vous ouvrirez un marché agricole, vous sombrerez dans une absurdité, parce que l'agriculture n'a rien à voir, dans ses modèles et dans son déroulement, avec l'accumulation capitaliste. Celle-ci ne sert à rien : l'agriculture est faite de stocks et de qualité des terres. Tout ce que vous jetez dans cette terre a réduit de moitié la fécondité des sols et leur capacité à produire au cours du XXè siècle – et sans cesse il vous faut les gorger de produits nouveaux fabriqués par une chimie qui détruit toujours plus, en amont comme en aval !
Voilà la situation. Quant à ces pucerons, s'il y en a tant, c'est d'abord parce que les hivers sont plus doux. Naturellement, je ne ferai pas le grief au Gouvernement de la température qui règne.