Cela étant dit, il faut trancher. Dans votre propos liminaire, monsieur le ministre, vous avez dit qu'il fallait du temps. Or quatre ans ont passé, et voilà qu'aujourd'hui nous devons accorder un délai supplémentaire. Je fais miens une partie des arguments développés par M. Mélenchon – je m'en expliquerai tout à l'heure à la tribune.
À ce stade du débat, n'ayant pas été convaincu par les travaux de la commission, je pose trois conditions. Premièrement, il convient d'accorder non pas trois ans, ce qui est trop long, mais un an. Passé ce délai, et après avoir rencontré les betteraviers et l'ensemble de la filière, nous devrons examiner ici les progrès accomplis – car en quatre ans, ils n'ont pas été suffisants.
Deuxièmement, il faut reparler de la rémanence : les échanges que nous avons eus en commission ne m'ont pas convaincu s'agissant de la persistance de traces de néonicotinoïdes dans le sol, dans la terre et dans les plantes mellifères qui pourraient succéder à la culture de betteraves dans le cadre d'un assolement pendant deux ans.
Mon troisième argument sera le travail européen. Ne nions pas la réalité : en France, l'INRAE et l'ITB n'ont pas pris suffisamment au sérieux la question de la transition agroécologique.
Il est urgent de prendre des décisions sérieuses. Lorsqu'on veut mettre en place une transition agroécologique, on ne peut se contenter de mots. Nous débattons de cette question à l'Assemblée depuis plus de dix ans, à l'époque où Michel Barnier était ministre de l'agriculture et de la pêche. Je serai très attentif au débat qui s'ouvre : il conditionnera mon vote sur ce projet de loi.