Le projet de loi dont nous allons débattre aujourd'hui n'est ni une évidence ni une proposition que je vais soutenir avec facilité. Il suscite l'incompréhension, voire le rejet, chez une partie des Français et – il faut le dire – en tant que membre de la commission du développement durable, en tant que président de l'agence régionale de la biodiversité en Île-de-France, en tant que citoyen attentif aux questions environnementales et écologiques, je comprends leur inquiétude. Mais aujourd'hui, chers collègues, le choix qui nous est soumis, même s'il est compliqué à assumer médiatiquement, est pourtant indispensable. Il s'agit de prendre nos responsabilités, car nous ne pouvons pas nous résoudre à voir disparaître un fleuron de notre économie et une filière entière, faite de femmes et d'hommes qui font la fierté de la France.
Bien sûr, nous pouvons faire comme la majorité précédente et considérer que les agriculteurs et la filière sucre en France n'ont qu'à se débrouiller. Mais on voit bien le résultat : une interdiction a été formulée sans qu'aucune solution de rechange ne soit recherchée ; aujourd'hui, nous sommes au pied du mur et devons légiférer dans l'urgence. Car si nous ne le faisons pas, si rien n'est fait, les agriculteurs vont progressivement abandonner ce type de culture au profit d'autres cultures plus résistantes aux ravageurs. Alors oui, la fermeture de nombreuses sucreries est en jeu ; oui, des milliers d'emplois sont menacés ; oui, nous risquons à terme la disparition de la filière betteravière au profit de nos voisins européens qui n'ont rien interdit. Pour ces raisons, nous soutenons le texte du Gouvernement.