Dans la suite des débats, j'aimerais que nous écartions la notion de perfusion, qui est assez humiliante pour le monde paysan. Celui-ci ne demande pas une perfusion, mais de la solidarité et de l'investissement. Ce terme est humiliant pour tous ceux qui reçoivent des aides de la politique agricole commune, qui est un instrument de régulation extraordinaire pour le pouvoir d'achat des ménages et pour l'égalité. Je n'aime pas cette idée de perfusion financière.
En revanche, j'aime bien celle d'un investissement, qui change tout. Un investissement dans les techniques de transition agroécologique : nous avons identifié dans le plan B sept techniques pouvant être combinées, qui demandent parfois des dépenses, mais surtout un accompagnement. Nous avons évoqué une prime exceptionnelle à l'emblavement. Nous avons, bien sûr, exprimé le besoin de compenser les pertes de la filière – la première transformation et les producteurs. Au total, le montant s'établit entre 200 et 400 millions – on peut discuter des chiffres. Cela ne représente pas plus qu'une taxe sur les sodas et cela permet d'attendre l'installation de mécanismes pérennes, comme une organisation de producteurs, une CVO – contribution volontaire obligatoire – , ou la réforme de la FNGAR – Fédération nationale des groupements d'employeurs agricoles et ruraux – et du FMSE, qui permettent de capter l'argent européen, et d'autres mécanismes de solidarité.
Cessons donc de parler de perfusion et parlons plutôt d'une stratégie d'investissement compatible avec la répartition du financement à hauteur de 65 % par l'État et 35 % par les filières. Je suis persuadé que ces investissements peuvent être financés de manière exceptionnelle, notamment par le biais du plan France Relance ou d'une taxe exceptionnelle. Entrons dans la dynamique d'une discussion constructive ; sinon, vous allez laisser croire qu'il n'existe pas d'autre possibilité. Or il y en a bien une.