Il est défavorable. Je ne détaillerai pas toutes les raisons qui fondent cet avis. Je le répète : nous devons débattre sereinement, et surtout en nous concentrant sur les sujets qui suscitent des divergences entre nous, et non sur ceux qui nous rassemblent. Finalement, c'est la question de la temporalité qui nous divise.
M. Prud'homme m'a posé une question précise. En dépit de vos propos d'estrade, monsieur le député, je tiens à vous répondre précisément. Vous m'avez interrogé sur la destination de l'enveloppe de 700 000 euros que j'ai évoquée précédemment. Le projet ABCD-B, financé par le plan Écophyto a coûté 200 000 euros ; il s'est déployé de 2018 à 2021 – il est donc en cours de finalisation – et concerne les solutions de biocontrôle. Il s'agit des auxiliaires, comme la coccinelle. Comme M. Turquois l'a expliqué, ils nécessitent un équilibre très difficile à trouver : il doit y avoir plus de prédateurs – de coccinelles – que de pucerons, car l'objectif est l'élimination des pucerons. Il faut donc trouver une cinétique appropriée – or elle est ô combien compliquée !
Ensuite vient le projet ExTraPol – Expertise sur la transmission des polérovirus de la betterave pour l'évaluation de variétés résistantes au champ – ; lancé par mes prédécesseurs en 2019, il doit se terminer en 2022. Il a été financé par le compte d'affectation spéciale « Développement agricole et rural » – CASDAR – et vise à comprendre la présence du virus de la jaunisse sur le territoire. Le débat n'a pas encore atteint ce degré de précision, mais nous pouvons en parler : nous savons que le puceron incriminé se déplace plutôt du sud au nord, mais nous ne savons pas où il prend la charge virale.
Le troisième projet, MoCoRiBa – Modélisation et communication du risque bio-agresseurs en grandes cultures – , doit se déployer de 2020 à 2023 ; il est financé par le plan Écophyto à hauteur de 430 000 euros. Il étudie la gestion, c'est-à-dire les mouvements, de la population de pucerons.
Enfin vient l'énorme projet AKER – Programme d'investissements d'avenir « AKER - Betterave 2020, l'innovation compétitive » – , dont les résultats viennent d'être transmis, il y a deux ou trois semaines. Son financement global se monte à 5 millions d'euros, mais les pathologies de la betterave n'en constituent qu'un volet. Il va permettre d'établir le phénotype, c'est-à-dire le séquençage génétique de toutes les betteraves sélectionnées, pour déterminer lesquelles permettraient de lutter contre le virus. Il existe actuellement quatre virus ; parmi tous les phénotypes étudiés, seules une ou deux sélections variétales seraient susceptibles de résister à un ou deux des quatre pucerons.
Voilà, monsieur le député, une réponse précise – j'aurai toujours plaisir à en développer de telles.