L'argument majeur utilisé pour défendre la dérogation, depuis tout à l'heure, c'est le suivant : les abeilles et la biodiversité ne seront pas touchées, d'une part, parce que les betteraves sont récoltées avant floraison, d'autre part, parce que les néonicotinoïdes vont enrober la semence.
Il faut répéter ici que 20 % de la substance active est absorbée par la plante ; le reste se diffuse dans l'environnement, et pourra donc se trouver dans d'autres végétaux, et affecter les abeilles, ou, comme vous le disiez, monsieur le ministre, les coccinelles destinées à lutter contre les ravageurs.
Vous nous dites aussi que la dérogation dépendra des conditions météorologiques et qu'elle ne sera accordée que si l'hiver est doux. Mais les semences sont achetées très tôt dans l'année : comment les agriculteurs pourront-ils, sans connaître les prévisions météorologiques, savoir quelles semences acheter ? Comment ceux qui produisent les semences pourront-ils vendre deux catégories de semence ? Bref, comment la question de la température hivernale jouera-t-elle ?