Non, monsieur le ministre, il ne s'agit pas uniquement de données obtenues en laboratoire.
Une étude britannique très précise a démontré que 97 % des néonicotinoïdes trouvés dans le pollen rapporté dans les ruches provenaient non pas des cultures environnantes, mais de plantes sauvages. Donc, non seulement les néonicotinoïdes ont une persistance très longue dans les sols et les nappes phréatiques, mais ils se propagent à toutes les plantes, y compris à la flore sauvage.
En novembre 2015, une équipe française a publié une étude révélant la « contamination inattendue et omniprésente » des champs par un néonicotinoïde. Les chercheurs, qui voulaient tester l'impact de semences de colza enrobées avec un néonicotinoïde, ont eu la surprise de constater des concentrations similaires d'un autre néonicotinoïde, dont l'usage est normalement limité à des plantes non entomophiles telles que les céréales à paille.