Le groupe Agir ensemble rappelle son attachement inflexible au droit à l'IVG, ouvert et défendu par Simone Veil : l'instauration de ce droit a constitué un progrès social pour les femmes et pour la société dans son ensemble.
À titre personnel, je suis défavorable à ce texte, qui manque sa cible face à l'objectif, que nous sommes très nombreux à partager, d'un accès égal à l'IVG sur tout le territoire et pour toutes les femmes. Il faut enfin en finir avec le parcours du combattant décrit par certaines.
Il manque, dans ce texte, tout ce qui permettrait de lever les freins dont vous parlez, chers collègues : la prévention, une meilleure éducation à la sexualité à l'école, un moratoire sur la fermeture des plannings familiaux – et pourquoi pas des ouvertures ? – et un accès plus facile à la contraception pour les jeunes femmes. Nul doute que nous aurons l'occasion d'en reparler prochainement dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Les dix heures que nous venons de passer à débattre m'inspirent deux interrogations. D'abord : à une bonne, une vraie question, la proposition de loi permet-elle d'apporter une bonne réponse ? Je ne le crois pas, pour les raisons que j'ai expliquées à l'instant, mais le rapport d'évaluation dont nous venons de décider avec le dernier amendement montrera peut-être que j'avais tort. Et ensuite, j'ai rappelé ce matin la confiance que Simone Veil avait dans les générations futures : en votant la proposition de loi, nous montrerons-nous dignes de cette confiance ?