Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, le 6 octobre, à l'hôpital Rothschild, le Président de la République, répondant à une interpellation des soignants sur la situation sanitaire, disait : « Ce n'est pas une question de moyens, mais d'organisation. » Il ajoutait : « On ne va pas créer des postes et des lits parce que le covid arrive là. C'est impossible. » Nous prenons ces propos comme une véritable gifle pour les Français, compte tenu de ce que vit notre pays. Comme chacun en a fait le constat, les hôpitaux et les soignants souffrent d'un manque de lits et de personnel. Certes, nous payons en cela le désengagement des gouvernements précédents, que vous avez accentué depuis 2017 en supprimant 7 600 lits et en prélevant près de 4 milliards d'euros sur le budget des hôpitaux. Vous affirmez aujourd'hui pouvoir atteindre le chiffre de 12 000 lits de réanimation, mais il est avéré que le personnel fait défaut pour faire fonctionner les 5 000 lits existants : 10 % d'entre eux sont fermés en permanence et il est désormais demandé aux soignants de renoncer à leurs congés.
Ma question est donc la suivante : si vous n'êtes pas en mesure d'embaucher et de former du jour au lendemain depuis six mois, comme l'a indiqué M. le Premier ministre – propos que vous avez largement nuancés tout à l'heure en disant que vous embauchiez et que vous formiez – , et si nous ne pouvons pas mener nos personnels à l'éreintement total lors de cette deuxième vague, comment allez-vous ouvrir, si nécessaire, ces 12 000 lits ?