Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du mercredi 14 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Première partie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Il est fondé sur l'article 58 relatif aux faits personnels.

Hier soir, M. Woerth a mis en cause mon énorme incompétence, ce qui ne serait pas trop grave, mais aussi l'incompétence de mon collaborateur et même des collaborateurs du groupe La France insoumise. À mon sujet, il a parlé de malhonnêteté intellectuelle parce que je dénonce le fait que les articles 40 et 45 de la Constitution sont utilisés pour exercer une censure politique au nom du juridique.

Or l'un de ses collègues du groupe Les Républicains, Bernard Perrut, a dit lui-même que le débat budgétaire ne pouvait plus avoir lieu de la même manière qu'il y a quelques années, qu'il était plus restreint. Le socialiste Boris Vallaud s'est exprimé de la même manière, dénonçant une application rigoriste de l'article 40 et proposant la rédaction d'une motion commune pour protester contre le sort réservé au travail parlementaire. Perrine Goulet, du MODEM, Pierre Dharréville, du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, Delphine Bagarry, du groupe Écologie démocratie solidarité et Jeanine Dubié, du groupe Libertés et territoires ont émis les mêmes critiques.

D'ailleurs, les statistiques prouvent de manière objective l'usage de plus en plus restreint de l'article 40 : la part des amendements jugés irrecevables est passée de 41 % en 2018 à 51 % en 2019, pour atteindre actuellement le taux de 55 %.

Il y a plus drôle, si l'on peut dire : des amendements ont été jugés irrecevables cette année alors qu'ils sont identiques, au mot près, à d'autres qui avaient été considérés recevables l'an dernier.

Je ne mets pas du tout en cause la probité de M. Woerth – qui oserait le faire ? – pas plus que ses compétences. Au contraire, je le trouve très compétent pour exercer une censure politique au nom du juridique, ce qui nous empêche, par exemple, de parler des femmes de ménage et des auxiliaires de vie sociale, tandis que nous pourrions très bien continuer à adopter des exonérations supplémentaires pour les entreprises.

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