… pas plus que ne le serait une France sans exploitations agricoles.
Deuxième raison : la dévalorisation des métiers manuels a dissuadé les jeunes de s'y former et de s'y engager. À quoi bon, pensaient-ils, puisque ces métiers n'ont plus d'avenir ? Nous avons vu les universités se remplir et les centres de formation des apprentis – CFA – se vider, parce que nous avions dévalorisé les métiers de l'industrie.
Troisième raison, et c'est un point de désaccord clair entre Mme Pires Beaune et moi, la fiscalité a pénalisé l'industrie française ; je persiste et je signe. Songez que 3,7 % de la valeur ajoutée industrielle est ponctionnée par les impôts de production en France, contre 0,9 % chez nos partenaires européens. Nous partons avec un boulet au pied ! Dans ces conditions, nos usines et nos entreprises se développent forcément moins bien.
Par ailleurs, nous devons impérativement arrêter de nous reposer sur nos lauriers, c'est-à-dire de compter systématiquement sur trois ou quatre filières industrielles, toujours les mêmes, citées du matin au soir et qui font, il est vrai, la fierté de notre pays – l'aéronautique, le luxe, la pharmacie, l'agroalimentaire – sans nous demander comment développer de nouveaux secteurs industriels. C'est ce à quoi le plan de relance s'emploie : tout en nous appuyant sur des secteurs industriels solides mais historiques, nous essayons de construire de nouveaux secteurs industriels dans lesquels la France pourra réussir, et va réussir. C'est bien l'objectif du plan de relance et de la mesure que nous vous proposons aujourd'hui.
Il est vrai que certains sujets se jouent au niveau européen, monsieur Coquerel – et pour une fois, j'ai un point d'accord avec vous : il est absolument indispensable d'instaurer une fiscalité et un droit douanier européens, qui protègent mieux nos intérêts économiques. Je répète, avec gravité, que tous nos efforts pour réduire les émissions de CO2 en France ne servent à rien si une taxe carbone n'est pas instaurée aux frontières de l'Union européenne.