Bien sûr, monsieur Roussel, monsieur Dufrègne, les grandes entreprises nationales que sont Renault et PSA peuvent et doivent faire mieux. Nous avons engagé un travail approfondi avec leurs dirigeants, Carlos Tavares, Luca de Meo et Jean-Dominique Senard, sur l'éventualité de relocaliser certaines de leurs activités industrielles. Nous entretenons un dialogue permanent avec eux. Renault rapatriera ainsi en France, à Cléon, sa fabrication de moteurs électriques et sa chaîne de traction électrique. C'est une très bonne nouvelle, fruit de nos discussions approfondies avec ce constructeur. Je me réjouis qu'il ait fait ce choix. Je suis convaincu qu'au XXIe siècle, la transition du véhicule thermique vers le véhicule électrique permettra de relocaliser des activités industrielles en France, comme les moteurs électriques à Cléon, grâce à la valeur ajoutée, à la technologie et à l'innovation que nous offrons. Nous réussirons.
Prenons un autre exemple frappant, toujours chez Renault. J'ai eu une discussion approfondie avec Sébastien Jumel, entre Normands, concernant l'usine Alpine de Dieppe, site historique qui marque de son empreinte culturelle la région Normandie. Si nous ne baissions pas les impôts de production, et si nous ne donnions pas à ce site flambant neuf, qui produit des véhicules très haut de gamme – et demain, je l'espère, des Alpine électriques – les moyens d'être compétitif, il pourrait disparaître.
Renault a décidé de le maintenir à Dieppe, à la suite des longues discussions que nous avons eues avec lui, aux côtés de M. Jumel, qui appartient à votre groupe, messieurs. Encore fallait-il remplir certaines conditions. Je ne peux pas obliger une entreprise à maintenir un site industriel en France si je ne lui assure pas une amélioration de sa compétitivité. En avançant dans cette direction, nous sommes parvenus à garder, à Dieppe, un site de production aussi prestigieux et techniquement pointu que celui d'Alpine, et nous devons tous nous féliciter.
Nous avons également des discussions approfondies avec Carlos Tavares sur la possibilité de relocaliser en France certaines productions de PSA. Ce dernier a fait le choix courageux – et, à mon sens, visionnaire – de s'associer à l'alliance des batteries, avec Total et Saft, pour ouvrir en 2022 dans le nord de la France, à Douvrin, une usine de production de batteries électriques destinées aux véhicules de Peugeot et d'autres marques. C'est bien la preuve qu'on peut réussir la relocalisation industrielle si on s'en donne les moyens.
Voilà les quelques éléments généraux que je voulais rappeler, en réponse à vos questions. Ce débat est extrêmement important pour nos compatriotes. Il éclaire ce qui s'est produit ces vingt-cinq dernières années, et permet de comprendre comment nous pouvons réussir la relocalisation industrielle et le renforcement de l'industrie qui tiennent tant à coeur à la majorité, comme à nous tous.