Défavorable. Précisons que tous ces amendements ne sont pas identiques et n'ont pas le même objectif ; mon avis défavorable se justifie donc par des raisons différentes.
S'agissant tout d'abord des amendements qui visent à exclure les grandes entreprises du champ de la mesure, je dirai à leurs auteurs – M. Brun, Mme Cariou, M. Leseul et M. Roussel – qu'ils considèrent en quelque sorte les grandes entreprises comme une entité stratosphérique qui fonctionnerait en vase clos avec ses actionnaires. C'est trop vite oublier que les grandes entreprises représentent 27 % des équivalents temps plein en France. Je ne me permettrais pas de mettre ces emplois en difficulté en excluant les grandes entreprises des dispositions de relance.
D'autre part, les grandes entreprises réalisent 31 % de la valeur ajoutée française et, surtout, vous oubliez le principe de la chaîne de valeur – la sous-traitance et toutes les autres entreprises qui bénéficient, directement ou indirectement, de l'action industrielle et commerciale des grandes entreprises !
Oui, il existe des grandes entreprises en France : c'est un trait de la culture nationale, plus prononcé que dans d'autres pays qui reposent davantage sur des ETI. Bon nombre de nos très grandes entreprises sont des fleurons industriels et chacune a son histoire. Prenons garde à ne pas les considérer comme l'ennemi absolu qu'il ne faudrait surtout pas sauver pendant la crise. Attention : des centaines de milliers d'emplois sont en jeu !
Je ne partage donc pas votre avis. Je crois que les grandes entreprises sont d'importants pourvoyeurs d'emplois et qu'il faut aussi les accompagner en temps de crise. Il est faux de considérer que les grandes entreprises n'ont pas été affectées ; elles l'ont été également. La baisse des impôts de production doit donc permettre à ces entreprises autant qu'aux autres – en proportion – de relocaliser l'emploi. Encore une fois, l'avis est tout à fait défavorable parce que nous ne partageons pas la même vision de la réalité économique !