Je souhaite que chacun comprenne le lien qui existe entre travail et environnement : les deux sont connectés, car un dumping général est pratiqué. L'économiste ultralibéral américain Gary Becker, prix Nobel, écrivait en 1993 dans Business Week : « Le droit du travail et la protection de l'environnement sont devenus excessifs dans la plupart des pays développés. Le libre-échange va réprimer certains de ces excès en obligeant chacun à rester concurrentiel face aux pays en voie de développement. » Il s'exprimait ainsi au moment de la signature de l'accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis. En 1994, c'est l'accord issu de l'Uruguay round qui fit entrer l'agriculture dans la grande machine de la mondialisation. Cette période fut aussi, en Europe, celle de l'adoption du traité de Maastricht. Dans ce moment clé, Gary Becker a vu ce que son élite – la vôtre – aurait à gagner de la libéralisation des échanges : un dumping s'exerçant à la fois sur le droit du travail et la protection de l'environnement.