Vous affirmez qu'un pays tel que la France, qui reste tout de même la sixième puissance économique mondiale, n'est pas la bonne échelle. Nous allons donc attendre de voir ce que font les pays qui nous entourent pour prendre éventuellement une décision. Je vois là une forme de défaitisme incroyable, qui induit l'idée que la France ne pourrait pas faire figure, sur cette question, d'exemple à suivre pour d'autres peuples qui trouveraient intelligent de taxer plus fortement le capital. Laissons de côté cette vision défaitiste et décliniste que je ne partage pas.
Mais il y a aussi, dans vos propos, l'idée qu'il faudrait toujours attendre que les autres se lancent avec nous pour que nous commencions à agir. Vous nous aviez déjà fait le coup sur la taxe GAFA. Je me souviens qu'ici même, Bruno Le Maire nous avait dit qu'elle serait lancée très rapidement mais qu'elle serait mise en suspens pour nous laisser le temps d'observer ce qui se passe au niveau mondial, sous prétexte que l'instauration d'une telle taxe à l'échelle d'un pays n'était pas pertinente et qu'il était préférable d'attendre. Or nous avons attendu et il ne s'est rien passé au niveau mondial ; M. Trump a rejeté cette idée, si bien qu'aujourd'hui, la taxe GAFA, qui devait entrer en vigueur dans les prochains mois, est toujours en suspens.
Monsieur le rapporteur général, cette logique selon laquelle nous devrions toujours attendre les autres, alors même qu'au niveau européen certains de nos voisins, favorables au dumping, n'ont aucun intérêt à voir apparaître une telle taxe, …