Personne n'est dupe : vous baissez les impôts et créez sciemment du déficit public pour pouvoir réduire, d'ici un an ou deux, les dépenses utiles au pays, au nom du rétablissement des comptes publics. Vous avez, de fait, refusé toutes nos propositions, toutes les propositions de la gauche pour financer la relance économique, répondre aux difficultés des plus fragiles et conduire une authentique politique de transition écologique. Plongés dans un profond sommeil dogmatique, vous refusez tout retour critique sur votre action ; vous êtes désormais bien seuls à croire à l'effet bénéfique des réformes fiscales en faveur des plus riches. Même France Stratégie, institution directement rattachée à Matignon, conclut de manière lapidaire dans son rapport qu'elle n'est pas capable de trouver un effet de votre réforme sur l'investissement des entreprises.
Vous avez refusé de taxer les dividendes et les GAFAM, et de supprimer les niches fiscales des grandes entreprises, au motif qu'il leur fallait de la stabilité fiscale. Cette stabilité vous importe bien moins lorsqu'il s'agit de baisser les impôts des grands groupes. Vous dites qu'il faudra que les Français remboursent la dette publique accumulée à l'occasion de la crise sanitaire. Mais lorsqu'il s'agit de dépenser pour les grandes entreprises ou pour les plus riches, sans contrôle et sans contreparties, la dette n'est soudainement plus un problème.