La crise sanitaire a été un révélateur, un électrochoc : une crise comme celle que nous traversons est une épreuve de vérité, qui nous contraint à faire des choix et à savoir quelles valeurs nous plaçons au coeur de notre pacte social. Parmi ces valeurs, la solidarité et la santé sont passées avant toutes les autres. Faire preuve de rigueur et tenir aveuglément un cap budgétaire quand des vies sont en jeu, ce n'est pas être responsable, c'est oublier que les chiffres considérés en eux-mêmes n'ont que peu de sens.
Pour autant, dans la tempête, nous ne perdons pas de vue certains principes, parce que si la situation exige à l'évidence des dépenses exceptionnelles, nous savons qu'il faudra refonder demain notre système de régulation en inventant de nouveaux outils. Vous conviendrez avec moi qu'on ne peut pas revenir aux méthodes d'hier sans les remettre en question.
La situation des comptes sociaux ne me satisfait pas – elle ne peut d'ailleurs satisfaire personne. Je suis lucide et n'ai perdu ni mes réflexes, ni mes convictions d'ancien rapporteur général de la commission des affaires sociales.