« Il faudra nous rappeler que notre pays repose tout entier sur ces femmes et ces hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. » Ce sont les mots du Président de la République au printemps.
Rappelons-nous donc Isabelle, assistante maternelle dans la Somme, à Picquigny : « Le 14 mars, raconte-t-elle, on s'est retrouvés complètement livrés à nous-mêmes, sans masque, sans gel, sans rien, avec aucune nouvelle de la PMI. Ça sonnait dans le vide, les bureaux étaient déserts. On était perdus. »
Malgré tout, elle a continué à accueillir les enfants des soignants, des enseignants, des routiers : « Ils ont même relevé mon plafond d'agrément, afin que tout le monde puisse continuer à travailler. » Elle a assumé cette charge de travail supplémentaire : « Tous les soirs, je désinfectais ma maison. Je travaillais de sept heures à dix-neuf heures, et ensuite, pendant près d'une heure, je passais du produit partout, ce que je fais encore, d'ailleurs. »
Elle ajoute : « Les protocoles, on ne les a reçus qu'à la fin du confinement, et là, ils se sont montrés pointilleux. Ils ont surveillé qu'on respectait bien tout. Pourquoi pas ? Mais sans un remerciement, sans un "comment ça va ? ", alors qu'on a travaillé seuls, abandonnés, dans la peur, on peut dire, durant les deux mois de confinement. » Elle pose enfin cette question : « La prime, d'ailleurs, est-ce qu'on va la recevoir ? Personne n'a pensé à nous la verser. »
Je vous interroge donc, madame la ministre déléguée, sur ces oubliées du budget – les assistantes maternelles n'y sont nulle part mentionnées – , ces oubliées de la prime covid. Par quel biais comptez-vous améliorer leur statut et leurs revenus ?