Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du mercredi 21 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

En vérité, quand on les interroge, certaines cumulent les épaules, les genoux et les hanches.

L'une des découvertes que j'ai faites au cours des auditions que j'ai menées, c'est que les métiers du lien sont aujourd'hui plus accidentogènes que le bâtiment. Il y a plus d'accidents du travail et plus d'inaptitudes au travail chez les aides à domicile que dans la maçonnerie. Quand on discute avec les auxiliaires de vie sociale, il y a un côté : « J'ai la rate qui se dilate, j'ai le foie qu'est pas droit. » À force de soulever les malades, elles sortent bien souvent du travail par l'inaptitude ; leur salaire déjà faible diminue encore, ce qui ampute d'autant leur maigre retraite.

Nous avons auditionné le président de Pro-Consulte, un cabinet d'accompagnement, qui nous disait : « On a découvert le métier en 2015. On est tombés de l'armoire : avec les aides à domicile, on se croirait au temps de Zola. Nous avons une fierté à prendre en charge une profession aussi sinistrée, on joue un peu un rôle de SAMU. »

Il y a des solutions à apporter. Par exemple, on pourrait confier les interventions lourdes à des binômes. Un diagnostic logement pourrait être effectué au domicile du bénéficiaire avant intervention. On pourrait même prévoir des plans de formation et de bifurcation vers d'autres métiers pour que, quand l'usure arrive, les aides à domicile puissent poursuivre une carrière ailleurs.

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