Il y a tout lieu de se réjouir d'avoir 2 milliards de plus pour l'hôpital, même si les circonstances dans lesquelles le Gouvernement a introduit cette somme nous frustrent un peu, car nous n'avons pas eu l'occasion d'en débattre. Une bonne partie des mesures que vient d'annoncer M. le ministre faisaient partie du plan d'urgence que notre groupe avait proposé l'année dernière, ou de propositions venant de différents bancs de l'opposition, qui n'avaient à l'époque suscité que de l'indifférence de la part du Gouvernement et de sa majorité.
Après l'ONDAM pour 2020, nous allons devoir parler de l'ONDAM pour 2021 et nous demander, au-delà du Ségur et de l'effet covid, ce que nous dit l'ONDAM des réformes structurelles que le Gouvernement aurait éventuellement engagées. Force est de constater que tout n'est que cosmétique, que l'expérimentation de la réforme de la tarification n'est pas une vraie expérimentation, que le pilotage par des indicateurs de qualité n'est pas satisfaisant, faute de recourir à des indicateurs adaptés, qu'il est encore demandé à l'hôpital de faire des économies.
La question des moyens est posée par les soignants qui, s'ils se félicitent à juste titre des augmentations de rémunération qui leur ont été accordées, se demandent si leurs conditions de travail ont vraiment été améliorées entre la première et la deuxième vague de l'épidémie.
Nous soutiendrons ces 2 milliards d'euros supplémentaires, mais souhaitons que les débats de fond nécessaires ne soient pas esquivés : ce PLFSS n'a pas vocation à venir solder toutes les questions sur l'hôpital.