Il vise à taxer les bières dont le titre alcoométrique dépasse 11 % du volume. Je tiens à rappeler quelques chiffres : chaque année, en France, 8 000 enfants naissent atteints de troubles causés par la consommation d'alcool pendant la grossesse. Et chaque année, on recense 48 000 à 50 000 morts liées à l'alcool, pour un coût estimé à 7,5 milliards d'euros. À La Réunion, territoire où je suis élus député, l'alcool cause 450 décès annuels, bien que notre population compte 18 % d'abstinents. Lors de l'examen du PLFSS pour 2020, l'Assemblée nationale avait voté l'instauration d'une taxe sur les prémix à base de vin, pour en dissuader la consommation par les jeunes. Il est nécessaire d'appliquer la même politique aux bières fortes.
Dans une démarche de prévention, l'objectif de cet amendement est donc de taxer très fortement les bières à haut degré d'alcool, afin de dissuader les plus jeunes de les acheter – car, pour l'heure, il n'y aucune distinction fiscale entre les bières à 6 degrés et celles à 16 degrés. La Ligue contre le cancer rappelle que l'alcool est la deuxième cause de cancer évitable en France. En octobre 2019, son président soulignait que boire une bière à 16 degrés équivaut à boire une bouteille de vin. Sachez enfin qu'en 2016 le coût social des accidents de la route était estimé à 50 milliards d'euros, soit un peu plus de 2 % du PIB.