Mme Émilie Bonnivard soulignait les difficultés que rencontrent les entreprises du secteur touristique, hors zone de couvre-feu. Cet amendement a pour but de soutenir de manière analogue la filière viticole, à travers un double mécanisme. Il tend à exonérer, d'une part, les charges patronales des cotisations salariales agricoles selon trois paliers de perte de chiffre d'affaires, et, d'autre part, les cotisations les travailleurs non salariés du secteur, à raison de leurs pertes.
Bien sûr, de premières mesures de soutien ont été prises : la distillation de crise, l'aide au stockage ou encore le PGE, le prêt garanti par l'État. Néanmoins je tiens à souligner l'inquiétude des viticulteurs, car les perspectives économiques ne s'améliorent pas ; les échéances des prêts se rapprochent, puisque les PGE devront être remboursés ; les mesures d'urgence ne compensent pas les pertes de vente.
Au niveau national, les restrictions qui touchent le tourisme, les bars et les restaurants se répercutent directement sur le chiffre d'affaires des exploitations. Au niveau des exportations, aux incertitudes relatives aux taxes Trump ou au Brexit s'ajoutent désormais l'annulation des salons internationaux et une forte contraction des échanges.
Nous devons réagir vite et fort pour permettre aux vignerons de traverser cette crise : vite, parce que les difficultés de trésorerie s'aggravent, après plusieurs semaines de vendanges ; fort, parce que les viticulteurs n'ont pas mobilisé le dispositif de chômage partiel, ni au printemps ni à l'automne. Le travail du vivant ne s'est jamais arrêté et des dizaines de milliers d'emplois sont menacés. Dans mon département de l'Aude, j'ai pu mesurer l'urgence de la situation.
En soutenant les mesures volontaristes des membres du groupe d'études sur le vin, la vigne et l'oenologie, vous pouvez marquer la continuité de l'engagement du Gouvernement. Les vignerons, qui incarnent les terroirs, en appellent à vous.