Je regrette que l'amendement no 610 ait été retiré, je l'aurais volontiers voté, comme je voterai les nos 616 et 614. En effet, la filière viticole a réellement besoin d'aide : elle a été particulièrement touchée par la crise sanitaire. Dans l'Hérault, par exemple, deux exploitants sur trois sont viticulteurs. La filière a enregistré une perte de chiffre d'affaires d'au moins 1,5 milliard d'euros. Malgré cela, les entreprises vitivinicoles ont continué à rémunérer leurs salariés pendant tout le confinement, pour entretenir la vigne ; elles n'ont quasiment pas eu recours au chômage partiel.
Heureusement, le secteur de l'hôtellerie-restauration a pu reprendre ses activités avant l'été, permettant aux viticulteurs de vendre une partie de leur stock, mais les exportations n'ont pas repris aussi vite. Comme je l'ai déjà souligné tout à l'heure, les vins français sont taxés à 25 % par les États-Unis depuis octobre 2019, alors qu'il s'agit de leur premier marché à l'export – c'est le ministère de l'économie, des finances et de la relance qui le dit. Entre octobre et novembre 2019, les exportations de vins français aux États-Unis se sont effondrées de 44 %. Le vin est victime d'un conflit qui lui échappe totalement, le conflit Airbus, et personne ne se sent véritablement concerné. J'estime que pour soutenir les petites entreprises vinicoles, pour lesquelles les cotisations sociales représentent une charge très importante, il est indispensable d'adopter des mesures de soutien pour 2021.