Les amendements de M. Person soulèvent des questions parfaitement légitimes. Dès le mois d'avril, la Commission européenne, qui n'a pourtant pas coutume de s'opposer au libre jeu du marché, a invité les États membres à se munir de précautions face au risque de prédations étrangères. Le sujet est donc d'actualité – ce matin même, Le Figaro traitait des OPA hostiles. C'est bien la fusion entre Veolia et Suez qui est ici en jeu, mais il n'est pas illégitime d'en débattre aujourd'hui. Ce qui était peut-être une bonne idée en janvier ne l'est plus nécessairement en octobre, à voir les plans sociaux qui s'abattent sur le pays. Une telle opération de fusion, que l'État laisse se dérouler, aura immanquablement des conséquences sur l'emploi. On ne peut pas marier un groupe de 180 000 salariés avec un groupe de 90 000 salariés, et faire croire que cela n'aura pas de conséquences pour l'emploi ! Il y en aura forcément, à terme, dans les équipes du siège ou de la recherche et développement. Faisons l'économie d'un plan social supplémentaire !
Vous avez dénoncé, monsieur le rapporteur, une question d'opportunité ; mais dans votre texte, tout est opportunité !