Nous partageons vos inquiétudes légitimes, monsieur Peu, mais le rapport que vous demandez n'est peut-être pas la meilleure réponse à lui apporter. Au cours de cette année exceptionnelle, le Gouvernement a prolongé la trêve hivernale jusqu'en juillet et a maintenu ouvertes les places d'hébergement pour éviter toute remise à la rue. Les centres d'hébergement étaient également prioritaires dans la politique de dépistage. Les sans-abri testés positifs ont été hébergés dans des centres spécialisés dotés d'un accompagnement médico-social spécifique assuré par des équipes mobiles des ARS – agences régionales de santé. La prévalence de la maladie a été forte, mais le nombre de cas graves et la mortalité sont restés heureusement mesurés, ce dont on peut se réjouir.
Ces mesures seront maintenues et le Premier ministre a annoncé la semaine dernière l'avancée de la campagne hivernale au 18 octobre. Les places d'hébergement prévues pour l'hiver sont donc d'ores et déjà en cours d'ouverture. Concernant le couvre-feu, le décret d'application et l'attestation ouvrent une dérogation aux personnes vulnérables, aux travailleurs sociaux, aux bénévoles qui travaillent la nuit, notamment dans les maraudes sociales. Enfin, des consignes très claires ont été passées aux forces de l'ordre pour qu'elles agissent avec le plus grand discernement à l'égard des sans-abri, qu'elles pourront contribuer à orienter vers les mises à l'abri.