Alors que cinquante-quatre départements et une collectivité d'outre-mer ont été placés sous couvre-feu, je salue la réaction de nos concitoyens face à une telle décision : ils mesurent l'enjeu sanitaire qui la sous-tend. Depuis le mois de mars, nous savons que nous devons rester mobilisés contre l'épidémie – quand je dis « nous », je parle non seulement des Français, mais aussi de la représentation nationale. Nous devons être réactifs et responsables, pour donner au Gouvernement les moyens d'agir, pour protéger chacun de nos concitoyens et pour soutenir une économie particulièrement malmenée.
Avant d'entamer l'examen du texte, je tiens à souligner qu'en commission des lois, chacun a pu intervenir et faire part de ses craintes et de ses réserves, sans jamais minimiser la gravité de la situation sanitaire. Je veux croire que nous travaillerons de la sorte, aujourd'hui encore, pour aboutir à un texte équilibré et protecteur. Le Premier ministre l'a dit il y a deux jours : la situation est grave. Aussi le Parlement fait-il preuve, une fois encore, d'une remarquable capacité d'adaptation, en bousculant son ordre du jour pour y intégrer le projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire. Aujourd'hui plus que jamais, il est important de rappeler que le Parlement travaille au service des Français et de l'intérêt général. Dans ce processus législatif, le groupe Mouvement démocrate (MoDem) et démocrates apparentés a sans cesse à l'esprit la recherche d'un équilibre entre la préservation des libertés et de l'état de droit, d'une part, et, d'autre part, la sécurité que nous devons à chacun, individuellement, et à tous, collectivement.