Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du samedi 24 octobre 2020 à 9h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Article 1er

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Monsieur Brindeau, vous posez des questions légitimes. Y a-t-il un plan de confinement ? L'état d'urgence n'est-il que le corollaire légistique qui nous permettra de prendre d'autres mesures ? Je ne suis pas le Conseil d'État, qui est, comme son nom l'indique, un organe qui conseille l'État, et qui nous écrit noir sur blanc qu'il faut l'état d'urgence sanitaire pour prendre une mesure de couvre-feu. Vous pourrez les contacter, c'est votre droit comme parlementaire ; je ne suis pas sûr qu'ils vous écoutent.

Chaque semaine, et parfois plusieurs fois par semaine, en conseil de défense et de sécurité nationale, j'ai l'honneur de rapporter la situation sanitaire au Président de la République et aux membres du Gouvernement et de l'état-major qui y assistent et de formuler, en me fondant sur cet état des lieux, une série de propositions. Nous en débattons avec toutes les parties prenantes du conseil, à la lumière des évaluations. Depuis le premier conseil de défense – nous en avons eu une quarantaine – , nous sommes toujours tombés parfaitement d'accord sur le moment où il fallait prendre tel ou tel type de mesures. Nous tenons compte de la situation sanitaire, de l'efficacité des dispositions envisagées comme de leur acceptabilité par les Français.

Nous savons que certaines mesures vont agir sur un temps long. Avant-hier, le Premier ministre et moi-même l'avons précisé dans la conférence de presse : lorsque nous mettons en place un couvre-feu, nous savons que nous ne pouvons espérer un résultat avant quinze jours au moins. Cela veut dire que c'est en début de semaine prochaine que nous pourrons en apprécier les premiers impacts sur l'évolution du taux d'incidence.

Si nous avons mis en place un couvre-feu, ce n'était pas pour embêter les Français, ni parce que nous pensions que cela ne marcherait pas, mais parce que nous pensons et espérons que la mesure aura des résultats qui nous éviteront de prendre d'autres types de décisions. Le Président de la République lui-même, hier, en déplacement, a évoqué d'autres décisions qui pourraient être prises dans les prochains jours si la situation sanitaire l'exigeait et si le couvre-feu n'était pas efficace. Il ne s'agit pas d'un manque de transparence ou d'un défaut de volonté de débattre avec vous, et cela ne veut certainement pas dire que ces nouvelles mesures éventuelles seront décidées sur un coin de table, cinq minutes avant une conférence de presse. On ne peut pas dire de choses pareilles, ni même les penser : c'est à mille lieues de la réalité et du fonctionnement de l'État depuis le début de la crise !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.