Intervention de Raphaël Schellenberger

Séance en hémicycle du samedi 24 octobre 2020 à 9h00
Prorogation de l'état d'urgence sanitaire — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger :

Le débat est intéressant ; il souligne notre volonté commune d'unité nationale, rappelée précédemment par M. le ministre. Je ne pense pas que le dispositif proposé par Mme Obono soit bon ; en revanche, il contribue à la réflexion que nous devons mener pour parvenir à la construction d'un état d'urgence dans lequel la volonté d'unité nationale ne soit pas qu'un discours permettant de se concilier les bancs de notre hémicycle, mais bien un outil de management et de gestion de la crise.

On ne peut pas discuter de la prolongation de l'état d'urgence sanitaire dans de telles conditions, sans connaître les intentions du Gouvernement et le processus de gradation qu'il compte mettre en oeuvre. Nous vous le disons depuis l'examen du texte en commission : sur le plan juridique, l'état d'urgence a été déclenché trop tôt, parce que les mesures prises jusqu'à présent auraient pu l'être sans avoir besoin de recourir à un état d'exception juridique. Son déclenchement précipité nous conduit aujourd'hui à discuter de sa prolongation, alors que celle-ci autorisera le Gouvernement à prendre des mesures qu'il ne souhaite pas encore mettre sur la table.

Quand on veut construire avec le Parlement et les Français un dialogue qui permette l'unité nationale, il faut tout mettre sur la table dès le départ. Il faut nous dire dès aujourd'hui jusqu'où vous entendez aller, jusqu'où vous êtes prêts à aller et quelles seront les éventuelles lignes rouges.

C'est seulement cette transparence qui vous donnera la confiance des Français et de la représentation nationale et qui vous permettra d'avoir l'unité nationale que vous souhaitez tant.

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