Cet amendement pose le problème de la liberté de manifestation. En démocratie, même l'existence d'une crise sanitaire grave ne suffit pas à justifier l'interdiction de manifester. Or, l'an dernier, les rassemblements de plus de dix personnes ont été interdits sur la voie publique jusqu'au mois de juin, date à laquelle le Conseil d'État a suspendu ces restrictions concernant les manifestations sur la voie publique.
Nous proposons que le nouveau texte prévoie que le Gouvernement puisse réglementer, mais pas limiter ou interdire ces manifestations, ce qui serait contraire aux principes démocratiques.
Dimanche dernier, après l'émotion vive suscitée par le drame de Conflans-Sainte-Honorine, nous étions d'ailleurs très nombreux dans divers endroits en France, y compris sur la place de la République à Paris, à exprimer notre émotion.
Il est normal de pouvoir manifester quand on veut exprimer quelque chose. Que le Gouvernement pose certaines restrictions telles que l'obligation de se tenir à distance les uns des autres ou de porter un masque, c'est normal. En revanche, il ne doit pas limiter ou interdire les manifestations. Amnesty International a d'ailleurs appelé notre attention sur ce point, indiquant que ce n'était pas possible dans un pays démocratique comme le nôtre.