Un déficit de 45 milliards, une dette qui a explosé et un ONDAM en progression de plus de 7 % ; malgré tous ces milliards, une crise sociale dont nous ne mesurons pas encore l'ampleur nous semble inévitable. Voici l'état de notre système social en ce mois d'octobre 2020, après une lutte acharnée face à la première vague de l'épidémie et à l'aube d'une seconde vague. Cet investissement massif dans notre système de santé est indispensable, et nous soutiendrons le Gouvernement dans l'adoption des mesures de lutte contre la covid-19.
Nous avons pourtant le sentiment de naviguer à vue et de prendre des décisions à partir d'indicateurs qui s'avèrent très rapidement obsolètes. Nous aurions préféré que le Gouvernement nous présente plusieurs scénarios en fonction de l'évolution potentielle de l'épidémie.
Cependant, nous tenons à saluer les réelles avancées de ce texte : la concrétisation des annonces du Ségur de la santé, l'allongement du congé de paternité, la prise en charge complète des téléconsultations par l'assurance maladie.
Mais il y a de grands absents : rien sur la psychiatrie, rien sur la prévention, et absolument rien sur le handicap, absolument rien sur l'autonomie. Pour le groupe UDI-I, deux gros points noirs entachent le texte : le traitement de l'autonomie et les sources de financement du budget de la sécurité sociale.
D'abord, si tout le monde attendait des avancées en matière d'autonomie compte tenu de la récente création d'une cinquième branche de la sécurité sociale dédiée à cette problématique, il n'en est rien puisque le projet de loi de financement se borne à y intégrer des dispositifs préexistants. Comment allons-nous expliquer individuellement et collectivement à nos concitoyens, en particulier aux personnes en situation de dépendance, que la création de la cinquième branche ne va rien changer à leur quotidien ?