Intervention de Josy Poueyto

Séance en hémicycle du mardi 27 octobre 2020 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Administration générale et territoriale de l'État ; sécurités ; contrôle de la circulation et du stationnement routiers

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosy Poueyto :

Les attentes en matière de sécurité sont plus que jamais au coeur des priorités de nos concitoyens : sécurité sanitaire pour lutter contre la covid-19 bien sûr, mais aussi sécurité des biens et des personnes. Je souhaite, à ce moment de mon intervention, avoir une pensée très émue pour Samuel Paty, sa famille, ses collègues et ses élèves.

Les différentes formes de sécurité sont au coeur de l'action du Gouvernement. Elles se manifestent à travers plusieurs politiques publiques et se retrouvent dans de nombreux textes que nous avons déjà adoptés et dans d'autres qui seront à l'ordre du jour de nos travaux dans les prochaines semaines. Mais tous ces textes ne peuvent répondre à leur finalité que s'ils sont accompagnés de moyens humains, matériels et financiers. C'est tout l'enjeu de notre présence aujourd'hui dans cet hémicycle : adopter les moyens budgétaires de nos politiques publiques.

Il en est ainsi de nos sécurités, mais aussi de l'administration générale et territoriale de l'État, qui mettra en oeuvre les politiques publiques, notamment à l'échelon déconcentré, et permettra au ministère de l'intérieur de garantir l'exercice des droits des Français dans le domaine des grandes libertés publiques.

Chers collègues, nous ne pouvons pas, tant pour la mission « Sécurités » que pour la mission « Administration générale et territoriale de l'État », sous-doter ces domaines d'action, comme l'a souligné ma collègue Isabelle Florennes en commission des lois.

Voici quelques points qui ont retenu l'attention du groupe Mouvement démocrate et démocrates apparentés : en matière de sécurité, se pose tout d'abord la question des effectifs. La création de 2 000 postes supplémentaires au bénéfice des territoires prioritaires de la police de sécurité du quotidien et des quartiers de reconquête républicaine nous paraît aller dans le bon sens. Cependant, est-ce suffisant au regard de la situation actuelle ? Nos forces de l'ordre sont sur-sollicitées et, nous le voyons, la situation ne va pas s'arranger dans l'immédiat : les agressions contre les forces de sécurité et de secours en intervention continuent, la menace terroriste est plus que jamais prégnante et la gestion du couvre-feu, voire de nouvelles mesures sanitaires plus restrictives, nécessite une forte mobilisation de nos forces de sécurité.

Elles seront également mobilisées en matière de sécurité routière. Si les indicateurs s'améliorent, un risque réel croît depuis la sortie du confinement, celui du développement des nouvelles mobilités ou mobilités douces.

Monsieur le ministre, ces budgets doivent être des budgets d'anticipation. Comme nous ne savons pas ce que les prochains mois nous réservent, nous avons la responsabilité de nous préparer non seulement au monde d'après la crise sanitaire, mais aussi au monde de maintenant, à celui dans lequel nos concitoyens vivent. C'est pourquoi l'action publique doit se rapprocher des territoires, de manière à la fois décentralisée et déconcentrée, et retisser du lien pour restaurer la confiance dans l'État et dans l'avenir.

Si la proximité est le maître-mot des députés de notre groupe, elle doit également être un fil rouge de l'action de l'État. Aussi permettez-moi de m'arrêter un instant sur le développement du numérique. Notre groupe salue la transformation numérique de l'État. Celle-ci ne doit toutefois pas se faire au détriment d'une véritable relation de proximité avec nos concitoyens, car rien ne remplace la relation humaine. De plus, la fracture numérique existe encore dans de nombreux territoires et l'illectronisme touche certains de nos concitoyens. Comme l'a souligné Élodie Jacquier-Laforge en commission des lois, il y a encore de nombreux bugs numériques dans le domaine des démarches administratives en ligne, ces ratés entretenant un légitime mécontentement.

Pour terminer, je salue la mobilisation des agents du service public tout au long de ces derniers mois, ainsi que celle des sapeurs-pompiers et des associations agréées de sécurité civile. Le contexte sanitaire actuel les soumet à une forte pression qu'ils assument sans faillir.

Monsieur le ministre, notre groupe votera en faveur des crédits de la mission « Administration générale et territoriale de l'État », car ils sont à la hauteur des enjeux. J'appelle néanmoins votre attention sur la faiblesse en matière de ressources humaines dans les centres d'expertise et de ressource des titres, ainsi que dans les services étrangers des préfectures, qui pâtissent du manque d'attractivité de ces postes.

Nous voterons également en faveur des crédits de la mission « Sécurités » et du compte d'affectation spéciale « Contrôle de la circulation et du stationnement routiers », …

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.