Je vais concentrer mon propos sur quelques éléments de ces missions pour le moins denses, à commencer par les sapeurs-pompiers qui, entre les mois de mars et mai 2020, en pleine crise de la covid-19, ont eu à effectuer plus de 120 000 interventions de secours d'urgence. Dans le même temps, le nombre d'agressions contre eux n'a cessé d'augmenter, avec une hausse de plus de 200 % en dix ans. En moyenne, sept pompiers sont agressés désormais chaque jour. Ils sont nombreux à réclamer l'accélération du déploiement des caméras embarquées et des caméras-piétons, que ce budget ne semble pas prévoir. Alors que les caméras piétons sont mentionnées dans les programmes « Gendarmerie nationale » et « Police nationale », nous déplorons qu'il n'y ait aucune présence de ces caméras dans le programme 161 « Sécurité civile ».
Pour ce qui est de la lutte contre la délinquance, je rappelle combien la prévention est un investissement utile, qui ne doit pas faire les frais d'autres arbitrages budgétaires. La loi de finances pour 2018 avait diminué de près de 40 % le budget alloué au fonds interministériel de prévention de la délinquance, sans qu'aucun projet de loi ultérieur ne vienne corriger cette trajectoire. Pire, dans le PLF pour 2020, la baisse s'est poursuivie à hauteur de 1,56 % ; elle s'accentue encore dans le PLF pour 2021, atteignant 5,5 %.
Je note cependant la programmation de 1 145 postes supplémentaires de policiers en 2021, puis 1 031 en 2022. Ainsi, depuis 2013, plus de 9 000 policiers ont été recrutés et formés. Nous retrouvons finalement le niveau connu avant les suppressions de postes réalisées lors du quinquennat du président Sarkozy ; il aura fallu neuf ans pour le retrouver. À cet égard, vous me permettrez de constater que les principaux obstacles à un recrutement plus rythmé tiennent à nos moyens matériels et à notre capacité de formation, tous deux insuffisants.
Les sous-préfectures ont largement fait les frais d'une réduction drastique des effectifs ces dernières années.