Mme Bono-Vandorme et M. Jolivet ont mis sur la table un vrai sujet, porteur d'enjeux de souveraineté, mais les ministères régaliens que sont ceux de l'intérieur et des armées en ont pris la mesure. M'étant penché, cette année, en tant que rapporteur pour avis, sur les crédits de l'innovation de défense, je rappelle que, dans son document de référence d'orientation et d'innovation de la défense, l'Agence de l'innovation de défense – il y a évidemment un lien avec la gendarmerie et les forces de sécurité en général – présente des axes d'effort, parmi lesquels figure le soutien aux combattants et aux forces de sécurité, au titre duquel on trouve les textiles intelligents. Concrètement, cela débouchera sur des études amont, des travaux de recherche et des crédits budgétaires au profit de nos forces de sécurité et, plus précisément, de nos forces de l'ordre et de la gendarmerie.
L'autre question soulevée par les amendements de nos collègues est la réapparition d'une filière de confection d'uniformes en France. Il faut bien distinguer, à cet égard, la conception des uniformes, c'est-à-dire la recherche sur les fibres, l'uniforme en général et l'innovation, qui relève encore des entreprises françaises, de la confection, qui a en effet été délocalisée depuis de très nombreuses années, ailleurs en Europe ou en Afrique du Nord.
Enfin, les derniers appels d'offres pour la production d'uniforme à l'intention de nos forces de sécurité – je pense notamment aux tenues des démineurs – demandent clairement une fabrication française ou au sein de l'Union européenne. Or, paradoxalement, cette obligation peut jouer en défaveur des entreprises françaises qui, comme c'est le cas dans mon département pour l'entreprise Protecop, conçoivent des uniformes très innovants, mais en sous-traitent la confection à l'extérieur de nos frontières et ne peuvent donc malheureusement plus répondre à de tels appels d'offres.