Vous avez énuméré les réussites de votre politique économique, monsieur le ministre, mais, avant la crise, en régime normal, la France enregistrait une augmentation de 400 000 pauvres. Demain, l'augmentation sera de 1 million : nous ne sommes plus dans un régime normal, mais dans un régime atypique, qui exige des mesures exceptionnelles !
Permettez-moi de redire ce que j'ai dit tout à l'heure, quand vous étiez absent, monsieur le ministre : c'est dans l'épreuve que la France se grandit et, galvanisée par les obstacles, fait progresser la justice. En 1945, notre pays a instauré un régime de retraite qui a mis fin à une malédiction millénaire par laquelle, dans les classes populaires, la vieillesse signifiait la pauvreté ou le fait de vivre aux crochets de sa famille. En 1945, on est passé de la solidarité familiale à la solidarité nationale et sociale.
Aujourd'hui, la crise sanitaire doit nous conduire à prendre la même mesure pour la jeunesse : nous devons passer d'une solidarité familiale – toutes les familles n'ont pas les moyens d'aider leurs enfants – à la solidarité nationale et sociale.