Notre collègue Ruffin pose une question qui peut devenir de plus en plus aiguë tout au long de la crise que nous allons vivre. Pour avoir affronté moi-même ce type de situation en tant que président d'une communauté de communes, lors de la suppression de 850 emplois au sein d'une multinationale spécialisée dans les pneumatiques et dont le siège est à Paris – je veux parler de Michelin – , je peux vous dire que, malgré les lois qui ont été adoptées sur les plans de revitalisation et les PSE, il y a au moins trois écueils.
Premièrement, les coûts d'intervention des sociétés mobilisées sont souvent assez indécents par rapport au travail qu'elles effectuent ; d'autre part, certaines sociétés font preuve d'opportunisme en venant s'installer de façon éphémère pour profiter des avantages liés à l'installation avant de partir, un ou deux ans après, ou alors dix ans après, une fois les contrats arrivés à échéance, ce qui conduit à de nouvelles restructurations ; enfin l'optimisation du foncier industriel dans une logique de court terme est un phénomène qui peut totalement perturber le plan de revitalisation d'un territoire.
Il s'agit donc d'un vrai problème. Plutôt que d'être considérés uniquement comme des opérations à court terme et marchandes, les plans de revitalisation devraient associer beaucoup mieux l'ancrage de l'économie dans le territoire et le maintien des savoir-faire en vue d'assurer la souveraineté industrielle de notre pays.