… et, ce printemps, elle nous dit ceci : « Pendant la crise, j'ai travaillé en renfort dans différents services dès le mois de mars. On est venu chercher en masse les intérimaires pour renforcer les services de réanimation, donc je me suis portée volontaire à l'hôpital Henri-Mondor, alors que d'habitude je n'effectue pas de mission en dehors de Paris car c'est trop loin de mon domicile. Mais là, je l'ai fait pour prêter main-forte à mes collègues en détresse. En trois mois j'ai travaillé 618 heures, soit 52 heures par semaine en moyenne. C'est un mois supplémentaire par rapport à un titulaire. »
Elle a été envoyée en première ligne sur du covid, avec au départ des équipements sommaires. Elle poursuit : « J'ai reçu les honneurs en étant invitée par l'Agence régionale de santé au cocktail du 14 juillet à l'Élysée. J'en ai profité pour interroger Olivier Véran sur le versement de la prime covid aux soignants intérimaires, nous qui étions laissés de côté. Il m'a répondu que ce n'était pas normal et que je serai recontactée par le ministère. Mais je n'ai pas eu le moindre retour. » Ou plutôt si, elle en a eu un : désormais, les soignants intérimaires sont exclus de la prime covid ! Est-ce normal, ou à tout le moins efficace, alors que la deuxième vague arrive et que l'on sait avoir bientôt besoin de tous les soignants disponibles ? Croit-on motiver les gens en les recrutant pour lutter face au covid sans leur remettre, finalement, la prime de 1 500 euros à laquelle ont eu droit les soignants titulaires ?