Cette profession est particulièrement accidentogène, parce que les auxiliaires de vie interviennent dans des domiciles privés, qui ne sont pas faits pour être des lieux de travail. Plutôt que de saupoudrer des crédits tous azimuts comme le fait le plan de relance, nous devrions cibler et structurer de manière forte deux ou trois secteurs clés.
Rexecode indique que les 90 milliards que vous allez dépenser d'ici à 2030 vont créer 100 000 emplois. Pour la même somme, vous pouvez construire un service public national de l'autonomie. Pour un montant correspondant à la baisse de ce que vous appelez des impôts de production, vous pouvez garantir à toutes les auxiliaires de vie sociale un statut et un revenu.
Ma demande est modeste : même si je souhaite la création de ce service public national, je ne la demande pas aujourd'hui. En revanche, je demande du tutorat pour les auxiliaires de vie sociale ; une demi-journée de deuil, pour qu'elles puissent assister aux funérailles d'un bénéficiaire ; un accès automatique, dès la première année, à une formation diplômante ; un accès aux équipements de protection individuelle – gants, masques, surblouses – , parce qu'elles ne sont pas considérées aujourd'hui comme une profession prioritaire par les pharmacies ; un diagnostic préalable du domicile des bénéficiaires, afin d'identifier les risques potentiels – présence d'un chien, localisation de la gazinière, etc. ; une heure de discussion collective par semaine, parce qu'elles sont isolées, avec leur téléphone portable en guise de patron ; des aides directes fournies aux SAAD – services d'aide et d'accompagnement à domicile – pour instaurer le travail en tournée ; enfin, un médiateur dans chaque département. Voilà mes demandes visant à structurer ce métier ; on pourrait profiter de ce moment pour en planifier l'émergence.