Ce budget consacre aussi l'augmentation des moyens d'enseignement et la création de places supplémentaires dans le second degré – l'équivalent de 1 000 postes d'enseignement supplémentaires, qui permettront l'augmentation des places en BTS, l'année prochaine encore, et le maintien des efforts déployés pour offrir des parcours « CAP trois ans » à une partie des élèves qui suivaient déjà cette formation au début de la crise sanitaire.
L'école d'aujourd'hui – et a fortiori celle de demain – est inclusive. En 2021, nous augmenterons de 250 millions d'euros l'enveloppe de crédits dédiés à l'accompagnement des élèves en situation de handicap, ce qui portera à plus de 3,3 milliards d'euros le financement de cette priorité. Grâce à cet effort qui se poursuit et dont nous pouvons être fiers, nous recruterons, à la rentrée 2021, 4 000 nouveaux ETP d'accompagnants des élèves en situation de handicap – AESH – , nous continuerons le déploiement des pôles inclusifs d'accompagnement localisés – PIAL – et nous poursuivrons le développement des unités localisées pour l'inclusion scolaire – ULIS.
En guise de conclusion, je souhaite évoquer deux sujets sur lesquels il me semble utile d'appeler votre attention.
L'enseignement agricole accueille dans notre pays plus de 138 000 élèves, 35 000 étudiants et 35 000 apprentis. Il est l'une des filières qui permet une intégration au marché de l'emploi parmi les plus dynamiques en France. La crise sanitaire a considérablement renforcé les difficultés de ce secteur, d'une part à assurer la continuité pédagogique – pour des raisons évidentes, la « classe à la maison » n'est pas toujours possible – , et d'autre part à proposer un enseignement diversifié. Ces difficultés résultaient déjà des très importantes baisses de moyens financiers issues de la révision générale des politiques publiques de 2007 et, dans une moindre mesure, de la modernisation de l'action publique de 2012. Je défendrai dans quelques minutes un amendement tendant à un rattrapage progressif mais durable des moyens alloués à cet enseignement.
Enfin, notre époque, de surcroît du fait de la pandémie, a renforcé ce que l'économiste Keynes appelait en son temps « l'incertitude radicale » et que le bon sens populaire appelle « navigation à vue ». En matière d'éducation, notre bilan atteste de notre crédibilité, mais je crois tout de même, monsieur le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports, qu'il serait temps de discuter d'un projet de loi de programmation pluriannuelle de l'éducation. Ce texte apporterait assurément sérénité et tranquillité à tous les personnels de l'éducation nationale, qui aiment leur métier et qui ne demandent qu'une chose, continuer à l'exercer.
J'ai consacré ma vie à l'enseignement, auquel je retournerai assurément une fois remplie ma mission sur ces bancs. Mais je tiens à vous le dire avec la plus grande lucidité et, surtout, la plus grande sincérité : quand j'y retournerai, j'exercerai mon métier avec l'irrémédiable fierté d'avoir défendu des budgets comme celui de 2021. En constante augmentation, ces budgets incarnent à chaque ligne ce dont tous les enseignants et tous les personnels de l'éducation nationale sont intimement convaincus : notre devoir de donner à chaque enfant de la République, où qu'il se trouve sur notre sol, la chance de se réaliser comme individu.