Monsieur Ruffin, je vous réponds par correction, car je ne voudrais pas que vous croyiez que je n'ai pas voulu vous apporter d'explications. Il est vrai que je ne réponds pas sur tous les amendements, car le président de séance nous a demandé, à juste titre, d'être concis, et, du fait que certains sujets reviennent, il est inutile que je répète à chaque fois la même chose. Votre question m'amène cependant à faire un point complet à propos des AESH, en complément de ce que j'ai déjà pu dire, et j'espère vous convaincre en tout ou partie.
La situation n'est pas parfaite, et il sera toujours possible d'en souligner les imperfections – je peux le faire aussi moi-même – , mais il faut savoir d'où l'on vient et où l'on va. Il y avait, je le répète, environ 70 000 contrats aidés voilà trois ans et demi : c'était la réalité à la rentrée 2017. Nous en sommes maintenant à plus de 100 000 contrats à durée déterminée, qui se transforment même parfois en contrats à durée indéterminée. C'est un véritable continent qui a ainsi surgi pour l'éducation nationale. Il s'agissait auparavant d'emplois précaires, et ce sont maintenant des emplois dont nous convenons certes qu'ils ne sont pas suffisamment payés, mais qui sont des CDD, avec des perspectives de CDI et même des perspectives de carrière.
Quant à l'autoformation, que vous avez évoquée, ce n'est plus la réalité, malgré peut-être des exceptions : ces personnels reçoivent 60 heures de formation par an et leur recrutement se fait le plus possible en amont de la rentrée.
Si vous interrogez un panel représentatif d'AESH, vous verrez que la plupart d'entre eux feront état d'une très nette amélioration de la considération qu'ils reçoivent de l'institution. Cela se voit dans les chiffres : une augmentation du budget de 60 % en trois ans, ce qui est considérable ; …