Intervention de Cathy Racon-Bouzon

Séance en hémicycle du mercredi 28 octobre 2020 à 21h00
Projet de loi de finances pour 2021 — Mission enseignement scolaire (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCathy Racon-Bouzon :

En 2019, près de 5 000 élèves allophones récemment arrivés en France ont été recensés dans l'académie d'Aix-Marseille, soit une augmentation de plus de 26 % par rapport à l'année précédente. Ces enfants, parfois confrontés à un passé douloureux et à un présent qui l'est tout autant, vivant pour certains dans des conditions précaires, dans des squats ou des bidonvilles, ont besoin de toute l'attention de notre République. Leur intégration dans notre nation dépend de la capacité de notre système scolaire à les accueillir dans des structures répondant à leurs besoins.

Les UPE2A – unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants et les dispositifs – et les NSA – classes pour élèves non scolarisés antérieurement – , dédiés aux enfants qui n'ont pas été scolarisés avant leur arrivée en France, répondent à cet objectif mais sont malheureusement en nombre encore insuffisant ou inégalement réparties sur notre territoire, même quand les besoins sont particulièrement criants, comme c'est le cas à Marseille.

Les classes NSA n'existent pas dans le premier degré. Or, si l'on peut concevoir qu'un enfant de 6 ans qui n'a jamais été scolarisé dans son pays d'origine puisse réussir à s'intégrer dans un cours préparatoire, il semble en revanche plus difficile pour un enfant de 9 ou 10 ans de bien commencer sa scolarité sans ce dispositif dédié. Il nous semble donc nécessaire d'envisager la création de classes pour les enfants qui n'ont jamais été scolarisés dans le premier degré à partir du cycle 3.

Ces dispositifs devraient pouvoir évoluer vers plus d'efficacité. En effet le temps d'accueil dans une classe NSA est limité à un an, alors que certains enfants auraient besoin de plus de temps d'encadrement spécifique. Leur intégration trop rapide dans une classe ordinaire est parfois facteur d'échec ou de décrochage.

Cet amendement vise à augmenter les moyens alloués aux élèves ayant des besoins particuliers, conformément à notre promesse collective de donner plus à ceux qui en ont le plus besoin. Assurer à tous les enfants de la République les conditions de leur réussite scolaire est un enjeu majeur de préservation de notre cohésion nationale.

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